Spécial couleur : le noir

Spécial couleur : le noir

Comme le blanc, le noir a vu aussi son statut de couleur contesté. Ils se sont trouvé tous les deux mis à l’écart des couleurs. Tant que l’on pensait que la couleur était de la matière, il n’y avait pas de problème. Les matières noires existaient, le noir était donc une couleur comme les autres. Bien qu’associé au deuil, aux peurs enfantines, à la mort et au monde souterrain, le noir a bien eu sa place parmi les couleurs. 

Mais la théorie de la couleur « lumière » qui s’est développée à la fin du Moyen Age a changé la donne. Si la couleur était lumière, le noir n’était-il pas l’absence de lumière et donc l’absence de couleur ? En découvrant la composition du spectre de l’arc-en-ciel (violet, indigo, bleu, vert, jaune, orangé, rouge), Isaac Newton exclut pour la première fois le noir et le blanc. Tout cela contribue donc à ce que, à partir du XVIIe siècle, ces deux-là soient mis dans un monde à part.

En utilisant à ses débuts un procédé chimique qui capte la lumière de manière bichrome, la photo accentue ces théories qui rejettent le noir et le blanc. Il n’est pas impossible que les inventeurs de la reproduction photographique aient imaginé leur dispositif sous l’influence de ces théories. En tout cas, la démocratisation de cette technique, puis le développement du cinéma et de la télévision, qui furent eux aussi bichromes au début, a fini par nous familiariser avec cette opposition : couleurs d’un côté, noir et blanc de l’autre.

Aujourd’hui, les scientifiques d’un côté et les artistes de l’autre, reconnaissent finalement que le noir est, comme le blanc, une couleur à part entière. Et maintenant que la couleur est omniprésente, c’est le noir et blanc qui devient révolutionnaire !

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